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Troubles du Spectre de l’Autisme

Innover, Sensibiliser, Réagir pour l'Avenir des personnes avec troubles du spectre de l'Autisme

Texte de remplacement

 

Qu’est-ce que le trouble du spectre de l’autisme – TSA?

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est une condition neurodéveloppementale présente dès la naissance, dont les caractéristiques touchent plusieurs sphères du développement de l’enfant et peuvent changer dans le temps, aussi bien en nature qu’en intensité, et ce même à l’âge adulte. Les difficultés qui y sont reliées envahissent de nombreux domaines du fonctionnement de la personne.

Le terme « spectre » fait référence au large éventail de manifestations, de compétences et de niveaux d’incapacité de fonctionnement qui peuvent survenir chez les personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Certains enfants et adultes autistes sont pleinement capables d’effectuer toutes les activités de la vie quotidienne tandis que d’autres ont besoin d’un soutien substantiel pour effectuer les activités de base.

 

Qu’est-ce que la triade et la dyade autistique?

Si dans le DSM-4 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), les caractéristiques de l’autisme étaient classées en trois catégories que l’on nommait triade autistique, le DSM-5 regroupe les relations sociales et la communication dans une même catégorie. On parle alors de dyade autistique dont les manifestations peuvent apparaître sous différentes combinaisons et avec une intensité variable.

Ces dernières touchent :

Bien que leurs impacts au quotidien puissent se manifester plus tardivement, les signes et caractéristiques ainsi que certaines particularités qui sont rattachés à une condition du spectre de l’autisme (TSA) sont généralement présents dès le plus jeune âge. Cependant, les enfants qui composent avec des déficits moins sévères peuvent commencer à éprouver des difficultés au quotidien lorsque les relations sociales se complexifient. Certains autres auront un développement normal les premiers mois ou les premières années pour ensuite se replier sur eux-mêmes et perdre certains de leur acquis.

Pour qu’un diagnostic soit posé, l’impact au quotidien doit être significatif.

Il est à noter que le profil autistique d’une personne peut également varier au cours de sa vie. Une personne peut ainsi passer de comportements moteurs stéréotypés à des intérêts cognitifs. Par exemple, celle-ci aurait pu battre des mains dans son enfance alors qu’à l’âge adulte elle se focalise sur l’informatif.

 

 DSM-5 laisse place à une dyade autistique ou les déficits de communication et d’interaction sociale sont regroupés sous une même catégorie. 

 

Qu'est-ce que le trouble du spectre de l'autisme TSA - Relations sociales

Les relations sociales

Chaque personne autiste est différente. Si l’une peut sembler indifférente aux personnes qui l’entourent, l’autre peut prendre peu d’initiatives afin d’entrer en contact avec les autres sans toutefois se laisser approcher. Certaines personnes peuvent avoir, au contraire, une vie sociale très active, mais leur façon d’entrer en relation avec les gens pourra sembler étrange. Elles cumuleront les maladresses sociales et auront du mal à développer des amitiés stables.

Les difficultés sociales en autisme se manifestent très tôt dans l’enfance. Dès leur plus jeune âge, certains enfants autistes éprouvent déjà des difficultés à établir le contact avec leur entourage. Certains d’entre eux ne répondront pas à leur prénom. D’autres n’imiteront pas les gens qui les entourent et ne manifesteront pas d’émotion particulière quand ils seront séparés de leurs parents ou lorsqu’ils les retrouveront. D’autres encore pourraient avoir de la difficulté à établir un contact visuel et ne pas apprécier les contacts physiques. Certains présenteront peut-être certaines problématiques au niveau de l’alimentation ou encore des retards moteurs. Il existe ici autant de possibilités que de personnes autistes.

Aujourd’hui, nous savons que différentes caractéristiques cognitives ou sensorielles affectent les relations sociales des personnes qui se situent sur le spectre de l’autisme (TSA).

 

« La socialisation ne nous vient pas naturellement — nous devons l’apprendre.
Imaginez qu’un matin, vous vous réveilliez sur une autre planète
où vous devriez tout apprendre de ses mœurs et coutumes.

Comment vous sentiriez-vous ? » 

Qu'est-ce que le trouble du spectre de l'autisme (TSA) - La communication

 

La communication

Une grande proportion des personnes autistes sont dites verbales donc parlent. Toutefois, certaines d’entre elles peuvent ne pas utiliser ce langage pour communiquer ou encore elles pourraient manifester certaines particularités comme l’écholalie : elles répètent des sons, des mots ou des phrases entières qu’elles ont par exemple, entendus dans un dessin animé ou encore dans d’autres situations de la vie courante. Elles peuvent également confondent les pronoms personnels (tu à la place de je) ou sembler n’être intéressées que par un sujet. On dit souvent que ces personnes communiquent unilatéralement : elles ne cherchent pas ou n’attendent pas de réponse en retour quand elles parlent. Leur compréhension du langage est elle aussi particulière. Elles prennent souvent le langage au pied de la lettre.

Les personnes autistes qui ne parlent pas ont beaucoup de mal à compenser ce manque et le font souvent de manière limitée. Dans la mesure du possible, il sera important de leur apprendre à communiquer et de mettre en place certains outils d’aide à la communication comme l’utilisation de pictogrammes.

 

« De décoder votre langage est pour moi
ce que serait d’apprendre une nouvelle langue pour vous.

Nous avons beaucoup de difficulté à décoder ce que vous pensez. »

Quelques remarques importantes…


 

Les aptitudes sociales et la communication d’une personne autiste sont perturbées, mais ne sont pas pour autant absentes. C’est la qualité du contact social et de la communication qui est touchée.

Un des meilleurs exemples pour illustrer ce point est l’idée répandue que les personnes autistes ne regardent pas la personne à qui elle parle. Certaines d’entre elles sembleraient vous transpercer de leur regard et d’autres pourraient vous regarder fixement.

De la même façon, une personne autiste à qui l’on aurait enseigné qu’il est capital de regarder dans les yeux une personne et de lui donner une bonne poignée de main lorsqu’on la lui présente pour la première fois pourrait par la suite, regarder avec insistance cette personne et lui serrer beaucoup trop fort la main. Vous ne pourriez donc pas dire qu’il n’y a pas ici de contact visuel, mais que ce contact vous semble étrange.

Un autre exemple : Lorsque vous voulez entrer en communication avec quelqu’un, vous allez tout simplement l’interpeller. Certaines personnes autistes pourraient le faire en demandant, par exemple : « Quelle est ta date d’anniversaire ? » Encore une fois, vous ne pourriez pas dire qu’il n’y a pas de communication, mais qu’elle vous semble étrange.

C’est entre autres choses, ce caractère particulier des relations sociales et de la communication que l’on va examiner afin d’arriver à poser un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Il est important de retenir que pour une personne autiste, les difficultés se situent aussi bien sur le plan expressif (l’expression) que sur le plan réceptif (la compréhension). Autrement dit, les personnes chez lesquelles la triade autistique est présente éprouvent des difficultés à établir le contact avec autrui ou à s’exprimer, mais il leur est tout aussi difficile de comprendre les règles qui régissent les relations sociales et la communication.

 

Comportements, activités et intérêts spécifiques ou répétitifs

Trouble du spectre de l'autisme TSA - Comportements, activités et intérêts particuliers ou répétitifs

Les intérêts spécifiques

Les personnes autistes présentent souvent certaines rigidités au quotidien et ont dans la plupart des cas, des intérêts spécifiques ou particuliers, appelés à tort intérêts restreints. Ces intérêts sont spéciaux par leur intensité et sont souvent présents dès le plus jeune âge.

Il est important de mentionner que les intérêts spécifiques peuvent changer au fil du temps, qu’ils peuvent être permanents ou se présenter par intermittence et qu’ils sont aussi diversifiés que les intérêts de tout un chacun. Il serait faux de croire que toutes les personnes autistes sont ou encore deviendront des génies des mathématiques et qu’elles pourront un jour ou l’autre vous réciter les décimales de Pi.

Certains de ces intérêts peuvent être aussi inhabituels que d’être attiré par les lumières, les objets tournants, les calculatrices ou les tuyaux de plomberie. Il est également possible que cette caractéristique se manifeste par un attachement excessif pour un objet, comme une figurine, un bouton ou un sac particulier dont la personne refuse de se séparer. Finalement, il s’agit parfois aussi d’un intérêt habituel en fonction de l’âge de la personne, mais d’une intensité trop importante. Par exemple, certains jeunes peuvent passer plusieurs heures par jour à récolter des informations sur les dinosaures, à chercher des insectes, à jouer à des jeux vidéo ou à lire les manuels de ces derniers, et qu’il s’avère extrêmement difficile de les intéresser à autre chose. (Souces : AQNP)

Cela dit, si elle est bien encadrée et soutenue, une personne autiste avec un intérêt par exemple pour la musique, les langues ou la danse pourrait développer un talent immense dans ces domaines.

Les stéréotypies

Afin de s’apaiser et de s’autoréguler, beaucoup de personnes autistes développeront également certaines stéréotypies motrices, allant de plus visibles (comme tourner sur soi-même ou se balancer), à plus discrètes (comme branler rapidement du pied) ainsi que des routines (faire les choses dans un certain ordre ou toujours prendre le même chemin). D’autres passeront des heures à placer des objets dans un ordre déterminé (alignement) tandis que d’autres auront besoin de savoir que chaque objet est rangé bien à sa place d’une manière qui pourrait sembler obsessive aux yeux de son entourage.

Il faut savoir que pour une personne sur le spectre de l’autisme (TSA), le moindre changement peut devenir une source d’angoisse et de confusion.

Pour en apprendre davantage sur les stéréotypies.

 

« Une jeune personne autiste que je connais devait se rendre à un service de jour. 

Les instructions qui lui avaient été données étaient qu’elle y serait déposée en taxi, qu’elle devrait marcher jusqu’à la porte du service de jour et frapper sur la porte afin de pouvoir y entrer.

Un jour, alors qu’une personne sortait,
la porte s’est ouverte avant qu’elle ne puisse frapper.

Plutôt que d’entrer par la porte ouverte,
elle est retournée vers le taxi et a recommencé sa routine. »